Mucyo
Mucyo est un artiste plasticien contemporain rwandais / français diplômé de l’Université Paris 8 en Beaux-Arts.
Il a développé et a continué à explorer son propre style unique basé sur «le processus de blanchiment» sur le textile. Mucyo a expérimenté pour la première fois la technique du « délavement » (Bleach) en 2004 lors de ses études d’arts à l’Université de Vincennes, Paris 8.
Durant cette même période, il découvre de manière plus intime l’univers du street art à travers des graffeurs influents de la scène parisienne.
Dès lors, il fait ses expériences picturales en s’inspirant de l’art urbain et de la culture africaine. Dans un graphisme incisif et percutant, il dessine des visages, des moments de vie, des personnalités sur des tissus sombres, brûlés par l’eau de Javel, accentuant l’effet «Vintage»
«J’ai toujours eu de fortes émotions devant ces vieilles photos dégradées, dégradées par le temps: c’est une très forte source d’inspiration. Mon travail se caractérise par un acte pictural en deux temps. Le sujet de la toile, le fond de la toile elle-même. Dans un premier temps, je dessine le sujet sur la toile avec de l’eau de javel … Dans un second temps, je travaille le fond. Je perds le contrôle de la peinture à ce moment … les traces de javel transforment la toile elle-même par gouttes et éclaboussures de javel pour magnifier le sujet lui-même. » (Ce n’est que récemment qu’il a commencé à ajouter de l’encre de Chine et de la peinture pour ajouter plus de profondeur et d’émotion)
Créer son propre univers unique, non répétable: je peux influencer la direction, le mouvement de la brûlure … mais jamais le prédéfinir. Contrairement à la peinture ou à l’ajout d’éléments extérieurs pour créer une émotion, je brûle le tissu, j’enlève la couleur, la matière pour créer l’émotion.
Je brûle le côté obscur pour faire ressortir sa lumière. Mon travail est un mélange d'abstrait et figuratif. Le but est de laisser une marque qui instantanée, doit captiver l'œil du spectateur ... En faire une source de questionnement.
La plupart de ses créations sont réalisées au cour de ses différents voyages (Afrique, Amérique, Asie et Europe) où il s’est plongé dans l’expérience locale afin de s’imprégner au maximum de son environnement avant de rendre hommage à l’histoire, à la culture ou aux peuples du pays à travers ses pièces.
« En fin de compte, c’est tout ce que je veux faire, voyager, expérimenter, me connecter et partager en créant … les gens me donnent de l’espoir et j’ai confiance en eux … ce que je rends n’est rien comparé aux richesses qu’ils m’ont permis de sentir et de voir simplement en ouvrant leurs portes et leurs cœurs «
«Je veux redonner aux gens qui m’ont inspiré … et à ceux qui en inspireront d’autres … Si je pouvais être une source d’inspiration ne serait-ce d’une seule âme, alors, une partie de ma mission sera accomplie ..
C’est pourquoi j’apprécie les dons ou la collecte de fonds pour de grandes causes humaines et animales … tout ce qui touche à des questions sociales, environnementales, politiques et humanitaires est un sujet essentiel à rappeler au public … Nous sommes qui nous sommes grâce aux autres … c’est le devoir de l’artiste de susciter la prise de conscience, les problèmes, la beauté ou la magie pour quiconque ouvre les yeux, l’esprit et le cœur …. Je communique à travers une image comme un musicien utilise une note pour créer une émotion … ».
Et par sa peinture, Mucyo capte immédiatement notre regard et nous invite à embrasser une présence, forte et brève, frappant un regard, un visage anonyme ou un mouvement gracieux.
MUCYO fusionne les codes entre art contemporain et street art. Il exploite diverses influences culturelles et transcende les références historiques, mythologiques, iconiques, ethniques, philosophiques ….
Il impose son dessin à la toile tout en la laissant s’approprier sa propre lumière dans une parfaite maitrise, créant ainsi des oeuvres intenses, percutantes et surtout uniques.
C’est peut-être parce que ses oeuvres lui échappent que Mucyo peut travailler le même modèle sur plusieurs dizaines de toiles. Est-il obsédé par une version précise du modèle qu’il tente d’obtenir ? par toutes les versions qu’il peut créer du même modèle ? Jusqu’où doit-il aller pour se libérer de ces visages ou personnages qui le hantent ?